Benoît, 45 ans

Présentez-vous en quelques mots

J’ai 45 ans, j’habite au Plessis-Robinson (92) en région parisienne et je suis en pleine reconversion professionnelle : auparavant, j’écrivais du logiciel sous Linux et désormais, je produis du pain bio au levain avec distribution en AMAP (Faire Son Pain Bio, cf photo). C’était pour moi une façon d’aligner mes valeurs écologiques au niveau professionnel.

 

Pourquoi avez-vous choisi de rejoindre Résistance Climatique?

J’ai choisi de rejoindre Résistance Climatique pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le fait de signer l’engagement est une façon pour moi de prendre un engagement vis-à-vis de moi-même et pour ainsi renforcer ma motivation pour passer à l’action. Ensuite, j’ai partagé cet engagement sur mon mur Facebook avant de m’engager vis-à-vis d’autres de mes amis. Enfin, comme je fais déjà beaucoup, l’idée était de compléter mes actions par celles que je ne connaissais pas.

 

Sur le 1er engagement (ne plus prendre l’avion et rouler en voiture moins de 2000 km/an/pers), qu’est-ce que cela change (ou va changer) concrètement pour vous ?

Je ne possède pas de voiture mais parfois j’en loue une (vacances notamment). Je vais donc mesurer les kilomètres réels pour m’assurer que je ne dépasse pas les 2000 km (je pense que c’est bon, mais j’aime bien les chiffres). Pour l’avion, cela fait 4 ans que je ne le prends plus car j’ai décidé de faire des vacances « écologiques ». Cependant, je ne pourrai plus tenir ma promesse d’emmener ma fille à Mallorca 😉 

Depuis quelques années, je me déplace uniquement en vélo et depuis juin, j’ai acquis un vélo cargo avec lequel je peux à la fois faire mes livraisons de pain et transporter ma fille. J’ai ainsi parcouru 6200 km depuis janvier.

Sur le 2e engagement (se nourrir d’aliments 100 % bio, locaux, de saison, en mangeant de la viande 1 à 2 fois par mois au plus), qu’est-ce que cela change (ou va changer) concrètement pour vous ?

Cela ne change rien pour moi car je suis végétarien depuis longtemps. Concernant l’alimentation bio, locale et de saison, je suis dans une AMAP depuis 2011 et depuis quelques années, je me nourris exclusivement des fruits et légumes de l’AMAP. Pour le reste (pâtes, farine, riz, graines, …), je m’approvisionne en vrac dans ma Biocoop. J’ai donc atteint le 100% bio, local et de saison.

Sur le 3e engagement (ne plus acheter de neuf, en particulier d’appareils électroniques neufs), qu’est-ce que cela change (ou va changer) concrètement pour vous ?

Pour l’instant, restrictions budgétaires obligeant, j’ai décidé de ne plus rien acheter du tout! J’aimerais faire des achats d’occasions (notamment pour les vêtements) ou réparer dans des repair café, mais je n’ai pas encore franchi le pas. Par ailleurs, au niveau professionnel, j’aimerais acquérir un véhicule électrique d’occasion, mais la banque ne veut le financer que s’il est neuf. Peut-être que je changerai de banque !

Sur le 4e engagement (demander à l’État et aux entreprises de tenir l’engagement de la France en divisant par 4 nos émissions de gaz à effet de serre), qu’est-ce que cela change (ou va changer) concrètement pour vous?

A ce stade, je n’ai rien fait sur ce sujet. J’ai amorcé des discussions avec mon député concernant la signature du CETA, en le sollicitant sur l’accroissement des transports et donc du bilan carbone qui en résulte. Concrètement, les émissions de CO2 hors territoire ne vont pas partir de l’engagement de la COP21 …. J’ai été très déçu par cette réponse !

Quelles satisfactions et frustrations ces engagements vous apportent-ils au quotidien ?

Je ne ressens aucune frustration. Parfois, je regrette même de ne pas être passé à l’action plus tôt. Certes, je consomme beaucoup moins et je me « prive » de certaines activités. Pour autant, je ressens plutôt de la satisfaction à accomplir de nouvelles choses : ballade en forêt plutôt qu’aller au cinéma dans une pièce surchauffée, utiliser mon vélo pour me déplacer plutôt que m’énerver au volant dans les bouchons ou les métros bondés, acheter en vrac plutôt que dans des contenants qui iront à la poubelle. Je réalise de plus en plus à quel point toutes ces choses que je réalisaisquotidiennement n’ont aucun sens tout en ayant un impact négatif! Je trouve insensé aujourd’hui de payer pour avoir un emballage et de repayer pour qu’il soit détruit (taxe d’ordures ménagères). Non seulement je paye deux fois, mais en plus, je gaspille des ressources pour les transformer en pollution.

Quel lien souhaiteriez-vous avoir avec d’autres résistants climatiques ?

Je pense que chacun peut inspirer les autres. J’essaye de diffuser ma démarche de façon pragmatique. Par ex cette vidéo. Et j’aimerais aussi savoir ce que d’autres font dans leur quotidien.

Avez-vous autre chose à ajouter ?

J’essaie d’avoir un maximum d’impact positif pour la planète et de remettre en questions chacune de mes habitudes.

A titre individuel, je mesure ma consommation d’eau, d’électricité et de gaz chaque semaine afin de vérifier le résultat des actions que je mets en place pour réduire ma consommation. Ainsi, j’ai coupé la veilleuse du chauffe-eau instantané (30 à 50% de la consommation … pour rien) et j’ai réduit le nombre de douches. J’ai également réduit mes déchets et je composte. Je participe au défi Zéro Déchet de ma ville : 44 kg de déchets estimé pour 2019. 

A titre collectif, je suis référent composteur depuis peu, au sein de ma copropriété et je participe à la création d’un jardin partagé (en cours).