Notre constat sur l'aviation

Nous appelons les parlementaires français à légiférer pour poser une première limite contraignante à l’usage de l’avion et ainsi engager l’action face à l’urgence climatique.

La liberté, c’est refuser le retour à l’anormal !

Plan de relance : le gouvernement vent debout contre les scientifiques Alors même que le gouvernement offre 7 milliards d’euros à Air France, 5 milliards à l’automobile, sans aucun plan de relance ambitieux pour la SNCF, le Haut Conseil pour le Climat et l’Autorité environnementale ont pointé l’incohérence entre nos objectifs climatiques et le développement et le renflouement du secteur aérien.

Le 31 mars, l’A.E. déclare « La compatibilité du développement du transport aérien avec les engagements pris par la France n’est donc, dans ces cas, pas démontrée ».

Le 21 avril, le HCC conseille de « transformer plutôt que sauvegarder à tout prix et à n’importe quel coût » en ciblant explicitement l’aérien.

Et le 25 avril, le « plan de soutien » à Air France est annoncé !

Sans compter les autres mesures et milliards venus s’ajouter depuis pour tenter de sauver le secteur aéronautique dans son ensemble.

Qui écoute les scientifiques ?

 

Et que commence par faire Air France après l’annonce du plan de relance ?

  • « Air France rouvre 3 destinations à partir du 11 mai : Bordeaux, Brest, Montpellier » : uniquement des destinations pour lesquelles il y a des TGV, voire des LGV. Rappelons que Paris-Bordeaux c’est 2h04 ! Pour la compagnie qui doit devenir « la plus respectueuse de l’environnement de la planète », cela semble bien mal parti.
  • dans la foulée, Benjamin Smith, le PDG du groupe Air France-KLM, précise que « certains personnels d’Air France sont probablement prêts à partir volontairement, si on leur en donne la possibilité. La première étape consisterait donc à proposer des plans de départs volontaires. » : est-ce que l’Etat ne devrait-il pas plutôt anticiper, planifier, aider à la reconversion, et donc sauver les gens et non les avions ?

Dans le contexte climatique décrit par les scientifiques, l’avenir de l’aviation ne devrait-il pas être le canadair ?

Préserver nos libertés : le choc des imaginaires

M. Le Maire déclarait, le 2 décembre dernier, « J’adore la voiture ! […] La voiture c’est la liberté ! » L’avion aussi, sans doute, ainsi que l’affirment chaque jour les publicités ?

Mais quelle liberté ? La liberté pour quelques-uns d’aller très vite, très loin, tout en détruisant les chances de vie digne pour tous ? Est-ce cela la liberté ? Le CNRS et Météo France nous rappellent que cette liberté là mène à des canicules à plus de 55°C en France en 2050. Gageons que M. Le Maire considère que sa famille sera « libre » de prendre l’avion pour « se libérer » de cette fournaise annoncée, contrairement à la majorité des gens qui devront la subir.

C’est d’ailleurs la déclaration des droits de l’homme qui le dit (article 4) : « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ». Ainsi, le droit d’émettre plus de 10 t CO2e quand la préservation de condition de vie digne sur Terre nécessiterait que chaque humain émette moins de 2 t CO2e, ne peut en aucun cas être nommé liberté.

La liberté, c’est la possibilité pour tous de se nourrir, de travailler et de vivre dignement là où ils habitent sans avoir à se terrer pour survivre aux canicules. C’est la liberté de regarder ses enfants dans les yeux et de leur dire que l’on prend soin de leur futur, qu’ils auront une planète habitable. C’est la liberté de prendre son temps pour voyager lentement par des moyens décarbonés. C’est inventer un monde bas carbone qui ne ressemble pas au XXe siècle.

La liberté, c’est d’investir dans les moyens de transports du futur. Que pourrait-on faire avec 7 milliards pour financer le ferroviaire transcontinental et le transport maritime à la voile (voiliers nouvelle génération de type Neoline) ? Combien d’emplois durables créés ? Combien de CO2 évité ?

L’aviation est le mode de transport le plus polluant, le plus inégalitaire et le moins nécessaire. Il est donc légitime et nécessaire de commencer à le limiter pour préserver nos conditions de vie en respectant nos engagements sur le climat. L’enjeu climatique va bouleverser nos vies et l’équité est la clé de l’acceptation des changements à opérer.